A propos du projet Melusine

Edith Frébutte

Qui est à la plume et derrière l’objectif de Mélusine ?

Moi, c’est Edith

Je suis animée d’une passion pour les histoires. J’aime les écouter, les raconter, les lire, les regarder, les imaginer, les partager.

Jeune étudiante, j’avais un jour entendu un reporter expliquer qu’il était convaincu que tous, nous avions une histoire à raconter. Il m’en a pris du temps pour sincèrement partager sa vision. Car pour y arriver, j’ai dû désapprendre et réapprendre.  Aujourd’hui, une position qu’il m’est intéressante de prendre, c’est celle d’ écouter, en profondeur, sans jugement, avec respect et bienveillance. C’est à ce moment là que j’apprécie le plus mon hypersensibilité, quand je lâche prise, que mes sens s’ouvrent, que je me laisse aller à ressentir. Je suis aussi friande de l’exercice d’aller chercher, de creuser, d’aller regarder sous différents angles, de faire ressortir le sujet et le propos. Ensuite vient le jeux de réorchestrer, de monter, d’écrire, trouver les mots pour mettre en lumière. Et enfin partager. Partager est une sensation douce amère qui mêle  joie et peur.

Vivre m’a appris une chose importante : j’ai besoin d’oser.
Mélusine est l’outil parfait pour moi pour oser. C’est le meilleur prétexte qui allie plaisir et astreinte pour découvrir, apprendre, comprendre, partager et aller à votre rencontre.

Comment est né Mélusine ?

En mai 2020, ma vie bascule. Je fais un Steven Johnson. C’est une réaction allergique sévère à un médicament. La peau nécrosée et décollée, je contracte une entérocoque. J’ai senti passer la mort de près. C’est pendant cette nuit incertaine, que j’ai ressenti pour la première fois cette rage. Une rage d’une force inouïe qui a fait naître un puissant ‘plus jamais’.

Après 3 semaines d’hôpital, je sors maigre, faible, brisée, ma cornée est cristallisée et je suis défigurée. Mon corps a brûlé au 2eme degré sur 30% de sa superficie, concentré sur les muqueuses : les yeux, la bouche, le nez, la vulve ; le visage, les oreilles, le cuir chevelu, le cou, le décolleté, les épaules, les bras, les mains, le dos, le ventre. Je perdrai les ongles des mains et la moitié de mes cheveux.

J’étais seule. Je me suis débrouillée. J’ai dû apprendre à demander de l’aide. Et j’en ai reçu.
Alison, Nathalie, Tiph, Jean-Pol, le cowo, Jess, Drs… sans vous, je ne serais plus là.

 

En septembre, les cicatrices sont légèrement estompées. En discutant avec Laurent Poma, un ami photographe, s’ébauche l’idée de prendre mon corps en photo. Un corps que je peine tant à regarder. Il n’est plus, ne sera plus jamais comme avant. Je me sens comme une ruine. Je suis en ruine, physiquement et mentalement. Et c’est sous l’angle de la ruine qu’on prendra les photos. Pour voir mon corps tel qu’il est et non pas le reflet du miroir. Je repars avec un poster roulé sous le bras. Un nu.
Je suis confuse, stupéfaite, surprise, choquée.

Je n’avais pas la force de faire semblant comme avant. Je me suis montrée pour la première fois nue. Nue, le corps dévêtu. Nue, sans masque. Le regard et le corps marqués.

La reconnaissance.

Voilà ce qui s’est passé. Et ça a matérialisé une étape de ma résilience. 

 

 

J’ai envie depuis des années de partager des histoires. Les miennes et celles des autres. Parce que les histoires racontent nos apprentissages, nos joies, nos peines, nos passions, nos plaisirs, nos combats, nos échecs, nos réussites, nos connaissances, nos peurs, nos blessures, nos rêves, nos envies, nos besoins, nos aventures. Elles sont singulières tout en étant plurielles. Elles n’appartiennent qu’à une seule personne tout en permettant à d’autres de s’y identifier en partie car elles se font l’échos des vécus. 

 

Mélusine c’est donc des histoires de résilience.
C’est la vie avec ses événements, ses accidents, ses maladies, ses changements, ses adaptations, ses évolutions. C’est la puissance et la force qu’elle peut révéler en nous. Ce sont les plaisirs de la vie. Pour moi, c’est la gourmandise, les rencontres, apprendre, comprendre et… partager.

D’où vient l’inspiration de nommer Mélusine ?

J’ai été inspirée par trois personnages d’univers totalement différents.

– Il y a Mélusine, la petite sorcière mignonne à croquer signée Clarke et Gilson chez Dupuis. Cette héroïne de BD, je la relie à l’univers des sorcières actuelles. Un mouvement d’humains, initié par des femmes, qui tend à se reconnecter à sa nature, à soi. Un encouragement à s’émerveiller, à éveiller sa conscience, à enrichir ses connaissances. Une aspiration à l’acceptation, à la reconnaissance et au respect de soi, de l’autre, de l’humain, du vivant.  

– Il y a Mélusine, la danseuse décrite par Alfred de Musset dans le livre ‘Confession d’un enfant du siècle’. Dans l’exercice délicieux qu’est la valse, les deux partenaires, le temps d’une danse, tournoient et se laissent envoûter.
Adolescente, j’ai appris à valser et l’élan de la valse est toujours aussi exaltant aujourd’hui. J’aime particulièrement la valse car elle a cette particularité, que cavalier et cavalière, pour pivoter d’un tour complet, sont égaux, par alternance des rôles : guider et se laisser guider.

(le texte est ici https://www.ibibliotheque.fr/confession-d-un-enfant-du-siecle-alfred-de-musset-mus_confession/lecture-integrale/page53 et si vous aimez écouter, Staley Weber vous le lit ici )

– Il y a ensuite Mélusine et l’attrait que gardent les jardins secrets de chacun dans un couple, qu’honore George Brassens dans la chanson ‘La non demande en mariage’.
Une vision de la relation singulière qui laisse à l’un et à l’autre la liberté d’aimer et le choix de continuer d’aimer, à sa façon.  ‘À aucun prix moi je ne veux, effeuiller dans le pot-au-feu, la marguerite’. (pour écouter ici https://www.youtube.com/watch?v=jzmQcdw9IPU)

Rencontrons nous. Laissez les images, le son et les écrits parler pour vous.